Pour que la transition énergétique puisse se faire en France, elle requiert des investissements très importants, plus importants encore que le programme nucléaire français. Pour la réaliser, il incombe donc de recouvrer toutes nos souverainetés : économique et monétaire y compris.
Éléments généraux
Alors que la mondialisation à outrance montre jour après jour ses effets désastreux, il est grand temps de tout faire pour arriver à une indépendance énergétique nationale.
Tandis que le pouvoir d’achat des Français ne fait que baisser, il n’est pas acceptable que les ménages français dépensent en moyenne 3200 euros pour leurs énergies. Avec seulement 16 % d’énergies renouvelables dans toute l’électricité consommée en France, les belles promesses de la COP21 ne sont encore une fois pas suivies d’effets. Une véritable transition énergétique, ce serait la création d’un million d’emplois dans de nombreux secteurs comme la construction et l’énergie.
Associons en bonne intelligence économie, énergie et écologie
Notre collectif sait combien la question écologique ne peut ignorer celle de la politique énergétique que souhaite assumer la France. Or, n’en déplaise aux Verts, en dehors de l’énergie hydraulique, les énergies dites « vertes » ne sont aujourd’hui pas réalistes en l’état. Ne nous encombrons en conséquence pas d’une mise en pratique de ces dogmes, sans toutefois renoncer aux études en la matière.
Par exemple, pour produire l’électricité nécessaire à la France, il faudrait installer 6000 kilomètres carrés de panneaux photovoltaïques : la surface moyenne d’un département français. Quant aux bio-carburants, il faudrait disposer de la moitié des terres cultivables françaises pour remplacer entièrement la consommation nationale en carburants fossiles. On ne saurait donc les considérer avec un excès d’optimisme, si ce n’est les biocarburants de troisième génération, beaucoup plus compétitifs que ceux de la première (soja, palme…).
Restons les pieds sur terre. Plutôt que du dogme indépassable du tout-énergies renouvelables, l’objectif le plus réaliste est de recouvrir 20 % nos besoins énergétiques (12,9 % en 2010) par ce biais. Notamment, les recherches dans le domaine de l’hydrogène doivent être fortement valorisées. Il est également pertinent de valoriser le bio-pétrole et le bio-gaz (récolte des déchets alimentaires), qui grâce à la mobilisation des habitants et l’appui des grandes surfaces, peut faire rouler des bus ou des voitures.
Energies non renouvelables (ENR)
Une réponse face aux dérèglements climatiques
Les dérèglements climatiques représentent une menace potentielle très importante. En réponse, réaliser pleinement notre transition écologique et énergétique offrira de nombreux avantages.
Les marchés publics et les commandes d’équipements d’énergie éligibles au tarif d’achat de l’EDF seront réservés aux produits fabriqués en France, sous réserve d’un écart de prix de 25 % maximum. L’objectif sera de se passer des énergies fossiles à horizon 2040, mais toutefois pas de l’énergie nucléaire à horizon connu.
Les équipements de production d’énergie installés, étant majoritairement fabriqués sur le sol français, permettront à la fois de créer des centaines de milliers d’emplois, de la richesse et de réindustrialiser le pays, tout en produisant une énergie à un prix compétitif.
On remarquera qu’une transition énergétique a d’ores et déjà été réalisée en France entre 1973 et 2000 : la mise en service du parc nucléaire a permis de faire décroître la consommation d’énergie fossile de 90 à 60 % de la consommation d’énergie française.
La méthode actuelle de transition énergétique est une erreur. On peut remarquer la chose suivante : il s’agit pour le moment d’organiser de grands sommets tous les deux ans, afin que les principales puissances se mettent d’accord et fassent leur transition énergétique au même moment. Cela fait vingt ans que cela dure et cela a donné de très maigres résultats, car les modèles institutionnels, politiques, économiques, culturels et sociaux, tous comme les intérêts géostratégiques des différents États sont profondément divergents, sans parler des différences de taille ou de démographie.
Il y a une nécessité urgente, pour la France, de bénéficier d’énergies nouvelles, peu chères, sécures, et abondantes. Les équipements de production d’énergie installés seront fabriqués sur le sol français, permettant à la fois de créer des emplois et de réindustrialiser le pays.
En France, cette transition énergétique doit se faire avec des coûts parfaitement maîtrisés, car les dépenses d’énergie par ménage représentent environ 3 000 euros par an soit 1,2 mois de revenu médian.
Micro-algues
C’est un malheur pour elles : que les micro-algues s’appellent ainsi en dit bien peu sur l’utilité que peuvent présenter ces minuscules organismes pour notre économie.
La taille de ces algues est certes microscopique, pas l’étendue de leurs débouchés, que l’on parle de traitement des eaux usées, de production d’hydrogène, de « bitume vert », de lubrifiants, de bio-gaz ou de bio-pétrole. Ce sont autant d’applications qui représentent de concrètes sources d’emplois locaux, dans une démarche d’innovation technique et de responsabilité environnementale, car ces dérivés de micro-algues contribuent à la nécessaire décarbonation de notre économie.
En particulier, c’est le dernier point cité, la production de bio-pétrole, auquel notre collectif est le plus sensible. Cette application de la recherche sur les micro-algues est en effet cohérente avec notre volonté d’un développement des énergies renouvelables en général.
Biogaz, méthanisation
À partir des résidus agricoles inutilisés, des excréments animaux et des déchets alimentaires, l’on peut produire du biogaz injectable dans le réseau pour plus de 5 % de la consommation française d’énergie à prix raisonnable. Cela permettra de soutenir nos agriculteurs.
Bois
On peut, sans abîmer les forêts françaises, doubler la production de bois pour alimenter des chaudières bois collectives ou individuelles.
Solaire
L’électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques est souvent la moins chère du monde. En France, les grandes surfaces de panneaux solaires sont très compétitives (plus de 100 mètres carrés). L’installation de 10 mètres carrés, toit par toit, l’est moins.
L’énergie du soleil qui touche le sol de la planète représente cinq mille fois la consommation mondiale d’énergie, selon le CEA. Ainsi, on peut raisonnablement produire, sur 3500 kilomètres carrés de panneaux solaires — soit la superficie moyenne d’un département — l’équivalent de la production d’électricité nucléaire française.
L’éolien
L’électricité éolienne est produite à un coût très compétitif, à un prix équivalent au nucléaire ancien. Les capacités de production éolienne en France sont importantes.
Autres énergies
Les autres énergies comme celles des vagues ou de la chaleur doivent être développées mais resteront sans doute plus marginales en revanche.
Notre domaine maritime exceptionnel offre toutefois des atouts supplémentaires pour réaliser notre transition énergétique. Il existe déjà des études, initiatives, et projets ambitieux tournés vers la mer : énergie marémotrice, due aux mouvements de flux et reflux de marées, énergie hydrolienne, exploitant les courants marins, énergie houlomotrice (produite par le mouvements des vagues.
L’ensemble est, pour le moment, en phase de recherche et développement, de même que le thermique, exploitant le gradient de température, et l’éolien en mer, voire flottant.
Une certaine idée de la transition énergétique
Se passer des énergies fossiles est un projet enthousiasmant. Il nécessitera des centaines de milliards d’euros d’investissement, sur plusieurs décennies. Le secteur privé ne pourra réaliser ce projet seul sans l’appui de la Banque de France, au vu des montants en jeu, et de l’État français, compte tenu de la stratégie stable et prévisible sur le long terme nécessaire aux investissements importants des entreprises privées.
Cela devra être le fruit d’un partenariat de long terme entre les entreprises et l’État, avec l’appui de la Banque de France pour un financement à taux préférentiel. Il y aura donc nécessité que la France retrouve toutes ses souverainetés, notamment monétaire.
Il faudra donc un protectionnisme intelligent pour pouvoir redévelopper rapidement nos filières, produire les équipements solaires, pour le biogaz, les piles à combustibles, etc. Si nous achetons ces équipements prioritairement à l’étranger, nous allons nous ruiner. Si nous les achetons en France, nous allons créer des emplois, recréer des industries, de la richesse, des recettes fiscales. C’est un cycle de prospérité que nous pourrons ainsi relancer.
Cela permettra sur le long terme la création d’un million d’emplois directs, et deux millions et demi d’emplois au total. Voilà pourquoi ce projet de transition énergétique a aussi une importance économique et sociale majeur, et ne peut être élaboré que par les patriotes. Il nécessite une monnaie nationale et le protectionnisme intelligent.
Les autres candidats sont contre la sortie de l’euro, le passage au nouveau franc et le protectionnisme intelligent. Ils sont aussi contre l’État stratège, qui est une clé essentielle pour recréer des filières. Ils peuvent bien parler de transition énergétique. Mais ils ne peuvent rien proposer de concret et de réaliste. Le projet de Ségolène Royal en est la preuve.
Nucléaire
Une nationalisation rendue nécessaire
L’EDF devra être rendue 100 % publique, pour que l’énergie nucléaire soit à nouveau sûre, et que cette entreprise ait les moyens d’aider la France à réaliser sa transition énergétique.
Il faudra mettre un terme aux chaînes de sous-traitance dans la maintenance des centrales nucléaires, et enclencher une rénovation sérieuse de toutes les centrales nucléaires, pour les rendre plus sûres. Enfin, devra cesser la politique de la seule rentabilité, au détriment de la sécurité.
Nos centrales doivent être sécurisées
Le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse s’inquiètent de la sécurité des centrales nucléaires françaises. On pourrait être choqué, et y voir une ingérence insupportable de nos voisins sur nos choix énergétiques.
Malheureusement, les études et les avis d’agents de l’EDF en privé convergent sur l’amoindrissement de la sécurité de nos réacteurs vieillissants. Ainsi, le 31 mars 2016, un générateur de vapeur de 500 tonnes a chuté et s’est écrasé près de la piscine de la centrale, heureusement vide.
Une note interne de l’EDF a récemment fuité dans la presse. Elle montrait que les générateurs diesels, dont le but est de fournir une source d’énergie alternative dans une centrale nucléaire, sont dans un état « dégradé ». Or, ces installations sont absolument capitales, puisque elles permettent aux centrales de fonctionner et au cœur de ne pas fondre en cas de problème sur la centrale et de coupure du réseau électrique, comme cela s’est passé à Fukushima, au Japon, en 2011.
L’accumulation d’anecdotes sur le mauvais entretien des centrales montre que la sécurité passe après la rentabilité depuis que l’EDF est cotée en Bourse, d’autant plus aujourd’hui que l’entreprise est fragile. De nombreux reportages ont montré que le recours à la sous-traitance et l’objectif de minimisation des coûts d’entretien et de réparation des centrales nucléaires multiplient les risques d’incidents nucléaires et augmentent fortement les probabilités d’accident.
Cela conforte d’ailleurs notre volonté de rendre l’EDF à nouveau 100 % public, pour que nos centrales nucléaires vieillissantes soient rendues les plus sûres possibles. Les équipes de réparation doivent pouvoir faire les travaux de maintenance sans que des financiers viennent leur en dicter le calendrier.
Il s’agit d’une question cruciale de sécurité nationale qui a des retombées sur l’indépendance énergétique de la France. Le Gouvernement doit donc se saisir de ce sujet, et remettre l’EDF sur de bons rails. Il est inacceptable de jouer ainsi avec la sécurité des Français.
Prolonger les centrales a minima jusqu’à 2030
L’énergie nucléaire représente plus de 75 % de l’électricité produite en France et sans dégagement de dioxyde de carbone. Elle doit être maintenue, et les surplus nocturnes de production d’électricité nucléaire, pour le moment vendus (notamment à la Suisse), seront utilisés pour produire de l’hydrogène afin d’alimenter des voitures à pile à combustible.
Il ne faut pas s’interdire de construire quelques nouvelles centrales nucléaires d’appoint. À horizon 2030, selon l’état de la recherche sur les énergies, l’on devra décider de renouveler ou non le parc nucléaire français.
Quant au Gouvernement, que préconise-t-il ? La ministre de l’Écologie Ségolène Royal est favorable à la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires de dix ans. Le Collectif Nouvelle écologie se réjouit de cette position, puisqu’il est impossible de se passer dans le même mouvement de l’ensemble des énergies fossiles et du nucléaire. Cette idée véhiculée par les Verts depuis de nombreuses années n’a pas de sens.
L’urgence est de se passer des énergies fossiles pour des raisons climatiques mais aussi pour des questions de santé publique et d’indépendance nationale. Dans ces conditions, la France ne peut pas se passer de l’énergie nucléaire dans un court espace de temps.
Il est bon de rappeler que l’énergie nucléaire ne rejette aucun gaz à effet de serre et que la stabilité de la production électronucléaire est nécessaire dans le contexte de l’abandon à terme des énergies fossiles et de leur remplacement progressif par des énergies renouvelables.
Thorium (« nucléaire vert »)
Il incombe également à la France, pour compléter son bouquet énergétique et éviter les dépendances, d’intensifier la recherche sur le thorium, « nucléaire vert » surabondant, très productif et non polluant. Le thorium fut d’ailleurs mis en évidence pour la première fois par un scientifique français, Edgard Nazare. Mais il est, dans les faits, quasiment abandonné depuis les années 1950.
Le thorium présente tous les avantages de l’uranium, sans ses défauts. La France en regorge, à l’instar de nombreux pays, qui paraissent désormais considérer l’exploitation du thorium comme judicieuse : la Chine, l’Inde, la Norvège…
Pour que le thorium puisse être exploité, il sera nécessaire de modifier la technologie actuelle des réacteurs, alors transformés en réacteurs dits à « sels fondus ». Une fois ce cap technologique franchi, le potentiel sera sans commune mesure avec celui des autres énergies : une production deux cents fois supérieure, « des réserves pour dix-mille ans au moins » selon le physicien suisse Jean-Christophe de Mestral.
De plus, le thorium est une énergie sécure, avec un risque zéro de fusion du réacteur. Son seul handicap est son inutilité dans le domaine du nucléaire militaire, qui explique d’ailleurs sa sous-exploitation par rapport à l’uranium, outil de l’arme atomique.
Pile à combustible
Une complémentarité pile à combustible-stockage hydrogène
L’État fournira un appui massif à la recherche appliquée pour le développement de piles à combustible à prix compétitif et à la transformation de l’électricité en hydrogène. Le développement de la technologie de stockage d’énergie hydrogène sera complémentaire du plan de développement des énergies renouvelables intermittentes.
L’EDF développera, en coopération avec des entreprises privées des capacités de production importantes d’hydrogène. Quand les industriels seront prêts, une date de basculement entre voitures classiques et voitures à hydrogène sera décidée.
Des incitations fiscales sur le carburant et les voitures, d’abord dans les villes puis partout en France, permettront ledit basculement. Ces véhicules seront à des prix compétitifs, dès lors qu’ils seront produits en grand nombre.
Voiture électrique, ou pile à combustible ?
Ségolène Royal donne la priorité absolue au véhicule électrique, en proposant des primes de 10 000 euros par voiture électrique, et 6 500 euros par hybride rechargeable, primes d’ailleurs ruineuses pour l’État. Il s’agit pourtant d’une erreur de stratégie écologique.
La voiture électrique est incompatible avec l’intermittence des énergies renouvelables. Contrairement à l’électrique, l’hydrogène produit à partir de l’électrolyse de l’eau permettra de combler le décalage entre production et consommation d’électricité. La voiture à hydrogène est donc une bien meilleure solution que la voiture électrique.
Les voitures à hydrogène sont déjà disponibles et seront très probablement les voitures de demain. Dès lors, il sera temps de mettre en place un plan pour que les voitures à hydrogène prennent une place importante sur le marché automobile français, après avoir laissé un peu de temps à Peugeot et Renault pour se mettre à niveau. L’introduction de ces nouvelles voitures devra se faire sur une échelle importante afin que l’effet volume permette d’avoir des prix bas, incitatifs, très rapidement.
Pastilles vertes ou écologie concrète ?
La mise en place d’une pastille verte, mesure abandonnée en 2003, ne semble pas non plus très crédible. La ministre de l’Écologie dit également soutenir la Mairie de Paris dans sa volonté d’interdire progressivement les véhicules les plus polluants à Paris.
Si la volonté de réagir vis-à-vis du problème de santé publique que constitue la pollution par des particules fines est louable, cette méthode punitive n’est pas la meilleure. En effet, tous les véhicules à essence et diesel rejettent des particules fines. Seul le passage aux véhicules à pile à combustible permettra de résoudre efficacement le problème des particules fines, en même temps que le problème climatique.
C’est ce qui motive cette mise en place d’un plan national pour développer la production d’hydrogène et l’arrivée massive de véhicules à pile à combustible à un prix compétitif. Une Banque de France au service de notre économie, le protectionnisme intelligent et le patriotisme économique seront les trois piliers nécessaires à ce type de politique.
Hydrogène
Le carburant de demain
Il manque un vecteur de stockage de l’énergie si on se passe de pétrole : on ne pourra pas consommer l’énergie au moment où on la produit. C’est le problème de l’intermittence des énergies renouvelables.
De plus, les réseaux électriques seraient saturés par le tout électrique et les investissements dans les réseaux seraient rédhibitoires. C’est l’hydrogène qui sera le carburant de demain car il se produit facilement à partir d’électricité : ce que l’on appelle l’électrolyse de l’eau.
L’hydrogène peut être produit à coût compétitif avec les énergies renouvelables et l’électricité nucléaire disponible, notamment la nuit. Les moteurs électriques à pile à combustible transforment l’hydrogène en électricité. Les technologies sont aujourd’hui éprouvées et abordables.
Selon le Département de l’énergie américain, des piles à combustibles produites en série aujourd’hui ne coûteraient que 2000 euros. Ces piles à combustible seront d’abord utilisées pour les voitures, bus et camions, et seront ensuite utilisées pour le reste de l’activité économique. Environ deux-mille charriots élévateurs à hydrogène sont d’ores et déjà en fonctionnement aux États-Unis.
Le principal avantage de la pile à combustible est cette utilisation de l’hydrogène, qui ne rejette que de l’eau, une autonomie de 500 à 1000 kilomètres pour les voitures, un plein fait en trois minutes. Les voitures de série déjà disponibles chez Toyota, Honda et Hyundai… en attendant des modèles français abordables.
Gaz de schistes
Le scandale du gaz de schiste californien nous rappelle à quel point la fracturation hydraulique, seule technique d’exploitation connue, est néfaste. Le gouverneur de Californie Jerry Brown est vivement critiqué par l’Agence fédérale de l’environnement pour avoir autorisé les compagnies pétrolières à rejeter des eaux contaminées près des nappes phréatiques. Cet exemple nous renforce dans notre stricte opposition à la fracturation hydraulique.
Des rejets massifs de substances mortelles comme le plomb, l’arsenic ou le benzène dans le sol exposent les habitants à des risques majeurs de santé publique. En effet, une fois dans le sol, ces poisons peuvent migrer dans les nappes phréatiques.
Dans l’état actuel des technologies, le Collectif Nouvelle écologie s’oppose fermement à toute exploitation du gaz de schiste sur le territoire national. En plus de défigurer nos paysages, cette technique s’accompagnerait de la pollution irréversible du sol français.
Energies fossiles
Pour des accords internationaux pertinents
Près de l’intégralité des pays du monde ont trouvé un accord en octobre 2016 à Kigali sur la réduction des gaz hydrofluorocarbures ou HFC. Ces gaz à effet de serre, présents dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, sont quatorze-mille fois plus puissants que le dioxyde de carbone.
Partiellement responsables du dérèglement climatique, les HFC seront progressivement remplacés par des substances nettement moins dangereuses. Le Collectif Nouvelle écologie se félicite de cet accord international, positif pour l’environnement.
Si nous sommes d’avis que les décisions et les actions de protection de l’environnement doivent être avant tout nationales, nous pensons que certains problèmes environnementaux précis peuvent être résolus par le biais de négociations interétatiques.
L’échec des conférences climatiques COP successives, et la réussite du protocole de Montréal qui a permis de rétablir très sensiblement la couche d’ozone dans l’atmosphère en sont une illustration parfaite. Il faut sortir des schéma utopiques.
En un mot, nous sommes favorables à l’international, littéralement « entre les nations » : que les nations se retrouvent pour passer des accords sur des points précis.
En revanche, nous sommes opposés aux mécanismes supranationaux, inefficaces et dangereux, ou les décisions et les actions sont imposées d’en haut aux nations et donc aux peuples.
Les limites de la COP 21
Expliquons plus en détails les limites de la plupart des sommets internationaux sur l’environnement, avec l’exemple de la COP 21. Celle-ci s’est tenue au Bourget, en décembre 2015.
Deux mois plus tard, la Cour suprême américaine suspendait le plan proposé par le président Obama en vue d’une réduction de 32 % des gaz à effet de serre liés à la production électrique du pays. Cette mesure du plan américain pour une énergie propre (America’s Clean Power Plan) devait s’inscrire dans la continuité des accords internationaux contre le réchauffement climatique adoptés lors de la fameuse COP 21.
Ce recul du second plus gros producteur de dioxyde de carbone au monde est un coup dur pour tous ceux qui ont voulu croire qu’un tournant écologique s’était initié en 2015 par la grâce d’un accord international. Une fois encore, nous ne pouvons faire qu’un constat malheureux au sujet des grands engagements mondiaux.
Alors que la COP 21 semble déjà montrer ses limites, nous souhaitons voir les gouvernements prendre de véritables mesures. Il faudra à l’avenir oins de communication et plus de concret, moins de mondial et plus de local, la fin des politiques de spectacle à l’image de cette COP 21 à 190 millions d’euros.
Nous affirmons, encore une fois actions, que des actions de politique climatique ne peuvent être décidées et mises en place qu’au niveau national, seul cadre politique légitime. L’essaimage des idées par l’exemplarité et la reprise des meilleures pratiques permettront alors la diffusion des stratégies de lutte efficaces contre le changement climatique.
Isolation des bâtiments
La France, passoire thermique ?
Les logements construits avant 1973 et la mise en place de normes d’économies d’énergie, consomment environ six fois plus que les logements basse consommation (BBC) d’aujourd’hui. Ce sont, en fait, de véritables passoires thermiques.
Le secteur résidentiel tertiaire consomme 45 % de l’énergie en France, dont une partie importante en chauffage. Les travaux d’isolation des bâtiments sont donc un impératif énergétique.
Pour nous, l’isolation des bâtiments est une grande cause nationale, qui nécessite un grand plan, au service de l’efficacité énergétique des bâtiments pour les particuliers, entreprises, administrations et collectivités. En isolant tous ces logements, en mettant des pompes à chaleur dans ceux qui ne s’y prêtent pas, il sera possible d’économiser 25 % de la consommation française d’énergie. Cela coûtera 20 milliards d’euros par an d’investissements pendant vingt ans. Les ménages, les entreprises, les collectivités locales et les administrations bénéficieront alors de prêts fléchés à 0 %, à vingt ans, grâce à la Banque de France pour isoler les bâtiments avec un coût zéro. Alors, les économies d’énergies paieront le remboursement de l’isolation.
Tous les travaux d’isolation seront éligibles à ce financement. Il existera toutefois un garde-fou : un montant maximal de travaux de 300 euros par mètre carré si plus de 80 % du prix des produits utilisés est fabriqué en France.
Des économies et de l’emploi
Ce grand plan national pour l’isolation permettra de réduire considérablement la consommation d’hydrocarbures et d’électricité pour le chauffage. Dans un premier temps, les économies d’énergie rembourseront l’emprunt. Dans un second temps, cela donnera du pouvoir d’achat aux ménages, de la compétitivité aux entreprises et plus d’indépendance nationale, puisqu’il y aura moins d’importations énergétiques au final.
Cette mesure permettra la création de plus de cent mille emplois directs dans l’isolation pendant quarante ans. Pour l’instant, l’isolation n’est aujourd’hui pas considérée comme intéressante, en raison du coût des prêts et des complexités administratives permettant ces investissements. Il faudra donc complètement changer la donne.